vendredi 21 mars 2008

10 minutes de patience ...

...que je n'ai pas eu...
Excédée pas le comportement d'un élève (qui n'est pas dans ma classe), par la façon dont il me parle, je crie, je hurle, je "pète un plomb"... j'attends des excuses, je peux toujours attendre !
Je ne sais pas encore rester calme dans ces situations, pourtant la segpa m'a fait connaître pire, ou pareil ! Mais l'insolence, c'est plus fort que moi, je ne peux pas la supporter.
Quels sont les recours face à cette situation ? Conseil de discipline, un élèves, 10 maîtres, cela ne l'impressionne pas, et ne l'empêche pas de nous répondre encore et encore, son insolence est horripilante. Il détruit une classe ; arrivé 2 mois après la rentrée, "viré" de l'école où tout devait si bien se passer, et tellement mieux que dans notre école ; quelques mois ont suffit pour dire à l'équipe éducative que ce serait bien qu'il reparte d'où il était venu...
Le plus dur est de se dire que dans chaque classe maintenant, tous les ans, au moins 1 élève a ce genre de comportement : entre insolence et arrogance, insultes et violence. Que l'éducation nationale française n'apporte pas les réponses à ces comportements, et encore moins de solution pour les autres : l'instit, mais aussi les autres élèves de la classe ou de l'école qui pâtissent de la présence et du comportement de cet élève.

Mais c'est encore loin du cas de l'élève de ma classe :
Qu'est ce que je dois faire quand un élève me dit "sale bouffonne, ferme là" ??
Je sors l'élève de la classe, je suis bouleversée, les autres élèves ahuris, et je reste là, avec mon ressenti et la rage entre les dents. Surtout ne rien faire, pas une parole, pas une gifle (surtout pas !!) pas un mouvement qui pourrait me faire me retrouver derrière un tribunal ! Encaisser...
équipe éducative qui n'avance à rien : "oui, bien sur, il ne devrait pas dire ça, mais il y a pire" blablate Monsieur le parent pendant 30 minutes (prof à la retraite soit dit en passant!!)
La solution a été trouvée : passage en classe supérieure !!! les parents sont ravis (et que je t'adresse des sourires et des "bon week-end, bonne semaine" maintenant, après des semaines d'ignorance !!)
Un maintien en ce2 avait été demandé l'an passé par l'enseignante (ce que je ne trouve pas très judicieux, 2 ans de maintien, à quoi cela rime -t-il ? de toute façon, la famille refusera une orientation autre qu'un collège et une 6ème "normale" !)
Le fils est perdu dans un monde éducatif qui n'est pas à sa portée, les insultes sont plus distraites et plus sournoises, et la solution de le sortir de classe pour permettre aux autres de travailler est devenue monnaie courante ...
L'appui d'une grande partie des collègues a été important. La direction n'a pas été efficace comme elle aurait du l'être, et c'est moi qui suis allée voir l'IEN pour lancer un SOS, trouver ou ébaucher une solution pour un enfant psychologiquement malade que les parents ne veulent pas tant que ça reconnaître comme tel. Et voila la solution : voir cet élève comme un élève malade. Je ne suis pas formée pour ça, mais je dois assumer un rôle pour que la classe continue de fonctionner comme il se doit : mon rôle d'enseignante.
Alors la classe respire le mardi après midi quand il est chez l'orthophoniste, et le jeudi après midi lorsqu'il est pris en charge dans un HDJ par un enseignant spécialisé.
Je crois que j'aurais encore long à dire sur cet élève...

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